Près de 5 millions de français souffriraient du syndrome de l’intestin irritable (SII), et les femmes seraient 2 à 3 fois plus concernées. Mais quel est donc ce mal qui toucherait près de 8% de la population et majoritairement la gente féminine ?
En France, le syndrome de l’intestin irritable est plus connu sous le nom de colopathie fonctionnelle. Il s’agit d’une maladie chronique dont les symptômes sont :
- Des douleurs abdominales, crampes
- Des ballonnements, gaz, flatulences
- Accélération du transit intestinal (diarrhée)
- Ralentissement du transit intestinale (constipation)
- Une digestion bruyante (borborygme ou « gargouillement »)
Les symptômes listés ci-dessus (non exhaustifs) ne sont pas particulièrement graves. C’est l’une des raisons pour laquelle le syndrome de l’intestin irritable n’est pas considéré comme une maladie de manière officielle. Les symptômes correspondent plus à de fortes gênes. Dans le quotidien, cela peut se traduire pas des envies soudaines d’aller au toilettes, de se soulager par « les pets » ou alors par des sensations inconfortables de douleurs ou de gargouillements bruyants. Ces symptômes très communs avec d’autres maladies ou pathologies font du syndrome de l’intestin irritable un trouble difficile à détecter.
Pourquoi les femmes sont-elles 2 à 3 fois plus concernées que les hommes ?
La communauté médicale s’accorde à dire que les symptômes du syndrome de l’intestin irritable surviendraient à la suite de changements hormonaux. Pourquoi ? Car chez les femmes, les symptômes s’aggravent en période menstruelle. Des changements qu’évidement, les hommes subissent moins. Mais les changements hormonaux sont-ils les seuls facteurs de risque ?
Dès qu’il est question de troubles intestinaux, l’alimentation devrait systématiquement être étudié. Certains aliments ou mode d’alimentation sont des facteurs de risque.
Exemple : Les fruits frais et la fermentation
Les ballonnements et les gaz ne sont pas toujours dus à un dérèglement des intestins mais à une alimentation génératrice de fermentation. Et cela arrive bien plus souvent qu’on ne le pense. C’est le cas notamment lorsque l’on ajoute des fruits frais à un repas varié (protéines, légumes, légumineuses, oléagineux, féculents, etc..).
Les fruits sont digérés très rapidement par les intestins (quelques minutes), tandis que pour les autres types d’aliments, la digestion sera plus longue (jusqu’à plusieurs heures). Lorsque l’on prend un fruit cru en dessert, sa digestion est immanquablement ralentie à cause des autres aliments. Le fruit va donc stagné, fermenté, généré de l’alcool et de l’acidité. Cela est le résultat d’une mauvaise association alimentaire.
On diagnostique un syndrome de l’intestin irritable sur la durée : au moins trois jours par mois pendant au moins les trois derniers mois. Il suffit donc d’une mauvaise association sur ces courtes durées pour immédiatement développer des symptômes identiques au syndrome de l’intestin irritable.
Le choix du moment pour consommer un fruit frais (cru) peut optimiser ou dégrader ses bienfaits. On recommande donc de consommer vos fruits une demi-heure avant chaque repas ou plus de 3h après chaque repas.
Consommer des fruits est un acte sain et on estime que plus de femmes se prêtent au jeu de ce geste bien-être largement démocratisé par les média avec les « manger-bouger » et autres « 5 fruits et légumes par jour ». Par exemple, le régime crétois, plus connu sous le nom de régime méditerranéen promeut la consommation de fruits frais PENDANT et à CHAQUE repas. Mais est-ce vraiment une bonne chose ? Ce régime attire de plus en plus les femmes notamment. Pourrait-il être une des causes du syndrome de l’intestin irritable chez les femmes ?
Evidemment, le mélange des fruits aux autres aliments n’est pas le seul suspect en liste, mais cela met clairement en exergue que notre société incite à des habitudes dites de « bien-être » (dont les femmes sont friandes) pour la forme, l’image et l’aspect au détriment de réels valeurs nutritives ou sanitaires. Cet exemple avec les fruits montre également que beaucoup de nos habitudes qui paraissent saines, sont parfois compliquées pour notre tube digestif.
Si chacun, à son niveau, avait une meilleure connaissance de sa digestion et de ses étapes; si chacun connaissait les influences des aliments consommés, les associations néfastes ou bénéfiques pour l’organisme, ce type de maladie de l’inconfort, n’existerait sans doute pas. Au travers ces symptômes, nos intestins nous parlent. Est-ce que nous les écoutons ?
Intestin irritable et société de consommation
Une chose est maintenant certaine : C’est que les aliments que consommons et la manière que nous les consommons influence fortement la digestion. Les associations alimentaires, les produits à risques (FODMAP) peuvent contribuer à développer les symptômes de l’intestin irritable.
Plusieurs décennies ont permit à l’industrie agroalimentaire d’enrichir ses produits d’additifs et de composés chimiques savamment mélangés au bénéfice du goût, de l’odeur et de la vue, mais au détriment de réels valeurs nutritives. Il est maintenant reconnu que le syndrome de l’intestin irritable est un trouble des pays développés qui abusent de ces mélanges. Le tube digestif peine à décomposer les molécules complexes qu’on lui impose. C’est alors que certains produits ou substances, n’ayant été digérés, arrivent à 99% complets dans le côlon. Le côlon ne pouvant traiter ces produits, ils se mettent alors à fermenter avec toutes les complications que cela génère.
Une alimentation simple et dépourvue de complexité (c’est à dire, moins transformée, non-ogm voire bio) serait une bonne base pour soulager le syndrome de l’intestin irritable.
Un diagnostique difficile.
Il n’existe pas encore d’étude sur « pourquoi les femmes sont le plus impactées par le syndrome de l’intestin irritable ». Il y a le facteur hormonale, comme évoqué plus haut. Il y a sans doute une question d’alimentation avec notamment l’ingestion de produits fermentescibles. Mais quand on considère les symptômes désagréables voire humiliants de ce syndrome on est en droit de se poser la question suivante : Combien de personnes avouent vraiment à leur professionnel de santé, qu’elles ont des gaz, des flatulences et autres joyeusetés de ce genre ? Peut-être que les femmes ont plus de facilité que les hommes à en parler, qui sait.